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Renaud Longchamps

Photographié par Stéphanie Gilbert.

Oeuvres complètes, Tome 7, Babelle, Éditions Trois-Pistoles, 2006, 455 pages. Préface de Victor-Lévy Beaulieu.

 

Que se passe-t-il quand la nature se fourvoie et se brise dans ses gènes? Quand elle occupe la terre et la remplit de ses espèces? Dans le cycle romanesque de Babelle, Renaud Longchamps se risque à séparer la Terre des eaux noires de la conscience.

 

Certains ont dit que Après le déluge et L’Escarfé sont une réflexion sur le Mal. Le mal à être. Le mal à être avec l’autre. Le Mal dans la nature. Le mal dans la nature de l’Autre. Ces deux premiers romans mettent en scène un personnage aux propos radicaux et excrémentiels. Ils décrivent dans des termes les plus crus les dérives de la conscience coupable dans un vortex verbal et sur des rythmes musicaux que le poète a voulu envoûtants et paroxystiques.

 

Après le déluge s’ouvre sur un chaos, non sans analogie avec la genèse biblique et le début de la formation géologique de la planète. Y abondent les références psychanalytiques à la prime enfance et à ses stades de développement. S’y affrontent le sacré et le profane dans des joutes rhétoriques qui témoignent de notre difficile condition humaine.

 

Dans L’Escarfé, le flot verbal déchaîné fait place à la séparation des éléments propres au discours. D’où l’apparition d’une structure narrative classique avec la mise en place graduelle de l’organisation, de la hiérarchie, bref, du pouvoir. Mais ce pouvoir engendre encore et toujours du chaos! Pouvoir que le poète met en relation, dans Américane, avec la plus grande puissance politique, économique, culturelle et militaire de tous les temps. Le pot de terre se brisera-t-il contre le pot de fer?

 

Au Mal, Renaud Longchamps répond avec Sous l’Éden, livret d’opéra où seuls la poésie glorieuse de la liberté et les mots de l’amour vainquent les monstres innés de l’humanité.

 

Du langage soigné à la langue verte, des descriptions vaseuses aux blague idiotes, du tragique au comique, du dramatique au burlesque, de l’élégie au blasphème en passant par des élévations poétiques et philosophiques, son écriture éclatée plonge dans les états multiples de la conscience afin d’amener le lecteur au-delà de la prédation et du pouvoir.

 

Enfin, pour le poète, "il n’y a pas d’amour sans liberté, pas de liberté sans amour".

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Oeuvres complètes, Tome 7, Babelle, Éditions Trois-Pistoles, 2006, 455 pages.