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Renaud Longchamps

Photographié par Stéphanie Gilbert.

Oeuvres complètes, Tome 4, Générations, Éditions Trois-Pistoles, 2001, 156 pages.

 

Après Évolutions, une question vertigineuse frappa Renaud Longchamps : la poésie peut-elle échapper à la poésie? Dans le cycle de Générations, il tente de répondre à cette question prométhéenne. Pari difficile à tenir, voire impossible. Car le poète doit alors taire la rumeur du Moi et de l’Autre, échos si proches et si lointains de notre économie naturelle.

 

Au programme, essais et erreurs. Avec pour toile de fond la théorie mathématique des catastrophes, il coupe et retranche, biffe et rature, gratte et décape, déplace et déporte. Il s’agit d’enlever le vieux vernis du sens commun tout en procédant à une intense compression sémantique. Il s’agit de retrouver la vibration infinie et éternelle du verbe originel.

 

Pendant ce dépouillement, le poème se retrouve en équilibre précaire, métabolisme réduit à l’essentiel, jeu minimal entre l’ossature de la métaphore et l’architecture du verbe. Tout au long de cette descente au cœur de la poésie, sans cesse jle poète réorganise l’espace et le temps. Jusqu’à ce que se dégage une matrice polymorphe génératrice de sens, hors de la biologie imposée par l’évolution terrestre.

 

La poésie porte-t-elle en son sein le principe de la prolifération? De génération en génération, le poème, tel un virus, détourne les fonctions émotionnelles et intellectuelles pour essaimer. Partout. Pour toujours.

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Oeuvres complètes, Tome 4, Générations, Éditions Trois-Pistoles, 2001, 156 pages.