Extrait de Somme de colères
Toi
Entre les corps amoureux
Un piège de ficelles et de mots brefs
Sur la neige éternelle
Le sang limpide de l'homme
Tout près
Un cercueil démonté
Chaque clou désormais pendu au collier
Que tu portes sur le coeur
À chaque pas
La caresse s'enroule à tes pieds
Dessineras-tu sur cette ardoise
Le visage créé avant l'aube
Sur la terre stérile
Au-delà de l'horizon
Le nouveau soleil tangue sur la mer
Chasse les ténèbres et les vents
Épuisés par la lumière
Je serai ce cri belliqueux
Sur tes paroles vertes
Cette tombe de lave
Qui retient les éclats de la vie
Échappés de ton crâne ouvert aux colères du feu
Ton corps à jamais éconduit
Rejoindra le silence
J'entendrai alors la nouvelle langue des oiseaux
Sur le continent des pures pertes
Mais avant tu apaises l'océan invisible
Qui se divise dans les petites pièces de ta chair
Peut-être parleras-tu à la vieille armoire
Avant de disparaître dans mes bras
Peut-être verras-tu la lutte des dragons
Sur les étoiles naines
En ce jour de silence
Mes mains se croisent et voilent tes yeux
Pour toi
J'aurai toujours l'aiguillon de la condition universelle