Extraits de Pays
Saint-Victor
C'est le pays aux rudes origines
le lieu où la franchise est présente
au plus clair de la terre
Où l'élévation renvoie le ciel
à la machination des familles
à l'eau dure de la naissance
Dans le Cinquième rang
au clair
en toi
la réalité ralentit
avant de disparaître
avec les vents journalier et ta si folle tendresse
La réalité ralentit
tout sentier balisé mais
gravelé
tout sentier retourné dans tes souliers
C'est le partage obligatoire
entre deux paroles inquiètes
du passé aboli au futur en fuite
Ici rien n'a changé
sauf le temps qui s'est un peu plus précisé
Saint-Sébastien
À l'horizon
le ciel s'emboucane encore
Il ne sera plus jamais question d'étoiles
avant la nuit
sur la rue qui mène à la naissance
de la montagne
Madré
je marche à ta rencontre
entre la base de la vie
et le sommet de la nature
Il marchera près de moi
il cherchera près de toi
l'ombre sur l'ombre de l'un
et de l'autre
Il ne sera plus jamais question d'un baiser
sur la rue qui mène à la montagne
L'érablière du Septième rang
Laisse tomber la parole
Il est permis à la Terre de recouvrir toutes les voix
sans jamais frissonner
au feu comme au froid
Tu prendras le sentier
et de l'ombre tu en suceras le noyau
mille fois recraché par le soleil
Pour l'instant tu comptes tes racines
et le réel aux petites tortures
pousse le vent sur le chaos
Je t'ai vue
dans la mêlée des feuilles
nue pour l'odeur
anéantie sous mes caresses
Tu trembles encore sans trop croire à l'ardeur
qu'il faut pour déplacer les pierres
sur nos corps
Tu me lèches
Cela me blesse
Je n'aime pas ce sang
qui signe tes lettres de cachet
La vie est tout simplement malheur
quand elle permet deux corps
à l'éternité inachevée sous les plats infinis