La version de votre navigateur est obsolète. Nous vous recommandons vivement d'actualiser votre navigateur vers la dernière version.

Renaud Longchamps

Photographié par Stéphanie Gilbert.

Extraits de Miguasha

 

 

 

membres jamais vus vifs

gestes de l'air sous l'écaille

.

déjà facture de la main

chair sitôt malléable

en silence ton sexe mobilise

.

regard transmis avec ma peau

une mare, bref, un relief

la sécheresse qui oblige

.

si semblable à ce festin des liens

tu coules dans la durée coagulée

 

                                        *

 

mains d'une figure

je danse dans mes cendres

.

avance mais sous silence

l'insecte, ici, déjoue,

toute imposture de l'espace

.

s'étire parfois l'eau

comme devant les pères

l'effort nu de ma peau

.

je peinerai alors patient

sur mes restes à reconstituer

 

                                        *

 

gaine mon gland

de sa perte

.

l'épiderme lapé

avec l'eau devant l'eau

je m'essaie à mes plaies

.

ton sexe se frotte au silex

plus tard tu dis après l'oubli

un outil, simple dépense de la main

.

l'absence, cette propriété

pierre par hasard

 

                                        *

 

les lèvres du lézard

pressé, ardent

.

depuis une décade elle mobilise

ses membres et bientôt l'étreinte

tu flaires le plus faible

.

ma chair derrière sa cendre

ce qui parle d'écailles alors

sous l'ongle une larme

.

me presse sur ton sexe

nerveux de tes cheveux

 

Quatre-vingts propositions de l'évolution

 

Là, là, tu ouvres une plaie.

C'est la mienne, c'est la tienne.

 

                                        *

 

La vie. Rapide et neuve.

La nature. Surplace dans les détails.

 

                                        *

 

Le feu, la cendre, par terre et dormir.

Futur en nos gestes, passé entre tout.

 

                                        *

 

Les cendres. Tout préparer.

Comparaître? Fossiliser.

 

                                        *

 

L'eau et la paresse. Flâne, flaire.

Même le couple comme corruption.

 

                                        *

 

Je me démène: est-ce la fin?

L'éternité dit aussi l'éphémère.

 

                                        *

 

Le corps nous ment encore.

J'évolue et ce n'est pas moi.