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Renaud Longchamps

Photographié par Stéphanie Gilbert.

Silences et quelques éclats, Éditions Trois-Pistoles, 2000, 55 pages.

Silence et quelques éclats est le deuxième volet de la trilogie de Communions.

    Comment parler du silence? Avec éclat(s). En parler seulement avant la vie? après la mort? à la suite de la solitude? en égrenant un chapelet de regrets? Non.

    Pour le passant considérable, la vie est justes cris, souvent pleine de paroles vaines et de dérisoires jeux de gorges. Bouches d'ombre du plus grand nombre qui dévorent les langues. Pour s'entendre parler avant de s'étendre, avant de s'éteindre.

    Alors se taire. Puis s'interroger sur la chute silencieuse des corps sur la Terre qui, à jamais, les recouvrira. Et s'émerveiller de la chute vertigineuse et hasardeuse d'un corps céleste, tant son orbite erratique autour d'une étoile est une éternelle chute silencieuse sur ce dernier.

    Peu à peu, tous les corps deviendront fossiles, débris, os épars, cendre dans les cendres de l'univers. Une fois dégagés, ils témoigneront de leur silence. En quelques mots. Après tous les maux. Vraiment. Sous la terre comme dans l'univers, on apprend à se taire.

    Toujours le silence avant le cri, après l'appel, avec le premier regard émerveillé sur la dernière feuille de la saison.

    Enfin l'amour. Ses silences comme ses états. Le véritable amour qui passe, qui se passe de paroles, du souffle comme du bruit des bouches. Qui se ferment sur l'aliment. Broyé. Sur l'élément. Anéanti.

    Merveilleux silence. Pour vivre aux éclats. Dans tous ses états.