Extraits de Miguasha
membres jamais vus vifs
gestes de l'air sous l'écaille
.
déjà facture de la main
chair sitôt malléable
en silence ton sexe mobilise
.
regard transmis avec ma peau
une mare, bref, un relief
la sécheresse qui oblige
.
si semblable à ce festin des liens
tu coules dans la durée coagulée
*
mains d'une figure
je danse dans mes cendres
.
avance mais sous silence
l'insecte, ici, déjoue,
toute imposture de l'espace
.
s'étire parfois l'eau
comme devant les pères
l'effort nu de ma peau
.
je peinerai alors patient
sur mes restes à reconstituer
*
gaine mon gland
de sa perte
.
l'épiderme lapé
avec l'eau devant l'eau
je m'essaie à mes plaies
.
ton sexe se frotte au silex
plus tard tu dis après l'oubli
un outil, simple dépense de la main
.
l'absence, cette propriété
pierre par hasard
*
les lèvres du lézard
pressé, ardent
.
depuis une décade elle mobilise
ses membres et bientôt l'étreinte
tu flaires le plus faible
.
ma chair derrière sa cendre
ce qui parle d'écailles alors
sous l'ongle une larme
.
me presse sur ton sexe
nerveux de tes cheveux
Quatre-vingts propositions de l'évolution
Là, là, tu ouvres une plaie.
C'est la mienne, c'est la tienne.
*
La vie. Rapide et neuve.
La nature. Surplace dans les détails.
*
Le feu, la cendre, par terre et dormir.
Futur en nos gestes, passé entre tout.
*
Les cendres. Tout préparer.
Comparaître? Fossiliser.
*
L'eau et la paresse. Flâne, flaire.
Même le couple comme corruption.
*
Je me démène: est-ce la fin?
L'éternité dit aussi l'éphémère.
*
Le corps nous ment encore.
J'évolue et ce n'est pas moi.