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Renaud Longchamps

Photographié par Stéphanie Gilbert.

ACCUEIL CRITIQUE DU RECUEIL

 

Jean Royer, Le Soleil, le samedi 21 décembre 1974.

 Cette poésie [...] finit par dépasser la sonorité du langage et par faire naître son incantation dans un puits d'images. Comme pour démasquer le couloir de la vie à la mort. Comme pour échiffer les liens de la chair et de l'esprit. Du quotidien et du rêve. De la "position primitive de la mère" à la "position impudique du père".

La poésie de Longchamps, dans sa surcharge, dans ses éclairs qui éclatent de l'intérieur, finit par lancer le signal de l'orage: "et meurent dans les caves le sang / le rêve et l'éboulis considérable du jour". 

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Philippe Haeck, Chroniques, volume 1, numéro 3, mars 1975, pages 42-43.

 [...] Je préfère Anticorps à Charpente charnelle qui me semble n'être qu'une suite d'exercices de tir. [...] Anticorps au contraire refuse les jeux de mots faciles, il propose à la place des mots familiers comme mère, père, femme, homme, sexe, et ces mots jouent étrangement comme s'ils sortaient difficilement de l'inconscient, lambeaux de rêves ou traces lointaines de la mémoire. Ce court recueil est un des textes les plus neufs de l'année 1974.

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Eva Kushner. Livres et auteurs québécois 1974, 1975, pages 115-118.

 [...] Peut-on dire enfin que Renaud Longchamps s'intègre lui aussi, avec son dernier recueil, au groupe de ceux dont les poèmes paraissent toujours doublés d'une méditation sur la poésie elle-même? En dépit de certaines apparences, Anticorps contribue à le prouver. À première vue il s'agit d'une méditation freudienne sur l'émergence de l'individu et de son psychisme, vis-à-vie de ses parents et plus tard de la collectivité. Mais l'on s'aperçoit que dans la polyvalence du poème la naissance du moi figure aussi celle du poème lui-même; en tout cas, le moi et le poème, non sans analogie avec ce que décrit Rina Lasnier dans "La 'alemer", sortent ensemble de la nuit de l'informe, mettant au défi le hasard.

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Robert Saint-Amour. Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome V, 1970-1975, pages 652-655.

 À partir de Anticorps suivi de Charpente charnelle, l'écriture fait désormais l'objet d'une économie qui la ramène à ce point de référence évoqué dans Paroles d'ici.

Par l'introduction systématique (et de plus en plus massive) de la forme elliptique, que ce soit celle de l'article, de la préposition ou parfois même du verbe, la structure grammaticale est ainsi réduite à la forme minimale nécessaire à la communication, c'est-à-dire à la compréhension. Encore que celle-ci ne soit pas toujours évidente à première lecture [...]

 Opération de décodage qui est d'autant plus complexe que, dans un effort de resignification, le poète reprend à son compte les mots eux-mêmes: "ici ne plus surcharger les mots apostolâtres/s'il est vrai que les hommes marchent sur les os" afin de leur redonner leur valeur visuelle, sonore et sémique. [...]

Ainsi, par le poème, le corps est lui-même resignifié. Bien plus, le mot est retourné à sa source.

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 Anticorps suivi de Charpente charnelle est le premier livre publié par Renaud Longchamps chez un éditeur professionnel.

 Une deuxième édition a paru sous une forme remaniée dans l'anthologie Anticorps, poèmes 1972-1978, VLB Éditeur, 1982, pages 53-127.

 Une troisième édition définitive a été incluse dans Oeuvres complètes, Tome 2, Explorations, Éditions Trois-Pistoles, 1999, pages 7-82.

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 Sur Anticorps:

 Le chapitre "Deboutdehors" a été publié in extenso dans l'anthologie La Poésie québécoise des origines à nos jours, Les Presses de l'Université du Québec/Les Éditions de l'Hexagone, 1981, pages 609-610.

 Enfin, quelques poèmes tirés de Anticorps ont été publiés dans la revue Cross Country, numéro 3-4, 1975, pages 12-14.

 Sur Charpente charnelle, des extraits ont été publiés:

 Dans l'anthologie Vingt-cinq poètes québécois 1968-1978, Les Éditions de l'Hexagone, 1989, page 134.

 Dans la revue Action poétique, "Poètes du Québec maintenant", numéro 93, 1983, pages 36-37.

 Dans le journal La Presse, le samedi 27 juillet 1974, page D-2,

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En 1997, la Commission de toponymie du Québec a donné le nom de "La Charpente Charnelle" à une des îles du réservoir de Caniapiscau (Québec) pour commémorer le vingtième anniversaire de la Charte de la langue française.

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 Anticorps suivi de Charpente charnelle, Éditions de l'Aurore, 1974, 82 pages.